Le projet d’adapter la Bhagavad Gita est un projet au long cours. C’est une épopée, comme le Mahabharata dont elle est le cœur. Car il faut vivre à la hauteur de l’ambition artistique pour que l’œuvre à venir soit gorgée de l’expérience, de la sueur, des pleurs, des joies, des rencontres, des doutes, des élans, des apprentissages qui la ferontexister à un autre niveau de véracité, de sincérité, de connaissance. Ainsi le chemin est à la hauteur du but, le dépasse même, car si il y a bien un enseignement central dans la Gita, c’est : agis sans te soucier du fruit de tes actes. L’accomplissement est dans l’action même.
Les voir sur scène égare d’emblée le spectateur qui ne sait pas très bien ce qui se trame, à quoi on a affaire et c’est tant mieux. Cabaret pété ? Spectacle sans bords ? Théâtre atomisé définitivement ? Concert chelou, très chelou, vraiment très chelou? Les voir égare le spectateur, le déboussole et le fait rire, de plusieurs rires qui sont des degrés qui sont des escaliers menant à des portes qui ouvrent sur le vide. Rire inquiet, rire très gai, rire maboule, rire perplexe, rire de pierre, rire d’oiseau. Les voir tient le spectateur en haleine, en alerte, en éveil. Et en allégresse.
Fournier + Hershey donc, chantent, exécutent des danses et font des tronches. Danses ahuries, danses d’idiotie, danses de joie. Danses pour déménager l’espace, le tordre et le revitaliser. Quant aux tronches : mieux qu’un répertoire de grimaces, un vrai carrousel de défigurations comiques qui sont aussi des apparitions magiques.
Zwei Palmitos inventent un territoire et l’expérimentent. Au gré de ces aventures (parce que leurs expérimentations sont des aventures) on assiste à bien des gouffres, des sursauts, bien des nœuds et surtout à bien des grâces.
Noires mines Samir nous raconte la malédiction qui poursuit Samir, sixième enfant d’une famille d’immigrés algériens qui découvre l’amour et son homosexualité en même temps que la colle à rustine. À la veille de ses 50 ans, Samir est visité par les fantômes et les chansons de sa jeunesse perdue et se voit offrir une nouvelle adolescence.
Écriture / Mise en scène : Antoine d’Heygere Interprétation : Adil Mekki Lumières : Claire Lorthioir Collaboration artistique : Chloé Simoneau Scénographie : Charlotte Arnaud Costumes :NINII Regard chorégraphique : Céline Cartillier Regard dramaturgique : Julie Ménard Regard extérieur : Nicolas Drouet Régie : Gordo Production : collectif l a c a v a l e
Garçon Fièvre est une histoire d’amours racontée par des gens qui s’aiment, c’est l’histoire de notre ami Tim et de ses passions. Tim est un témoin des années 80 et 90, il a vécu le Palace, la découverte de la House Music et l’arrivée du Sida. Tim est pour nous un modèle d’amour. La passion c’est pas tellement passionnel, c’est passionnant.
En racontant la quête d’un chevalier prenant conscience de son besoin de sortir de l’armure qui l’enferme, Gabriel Tur esquisse une vision de la virilité comme une carapace, une injonction sociale faite aux garçons de génération en génération. Sur scène, le musicien campe un anti-héros à côté de la plaque, affublé d’une armure de 40 kilos, symbole d’un modèle dont il faut se défaire pour libérer progressivement son corps, son cœur et son esprit. Ce mouvement se déploie en une série de chansons reliées par un fil narratif inspiré du roman d’initiation picaresque, des morceaux joués en groupe, glissant des polyphonies du Moyen-Âge à l’electro. Avec Monade, titre de son premier album et de ce concert performé, Gabriel Tur conjugue ses talents d’auteur, compositeur, interprète et metteur en scène, déjà éprouvés sur deux EP et au sein du collectif Le Grand Cerf Bleu, dont plusieurs créations ont été présentées au CENTQUATRE-PARIS. Fidèles à une esthétique pop et psychédélique, ses chansons questionnent – avec finesse et second degré – la parole des hommes et leur remise en question pour tenter d’être, si ce n’est des alliés féministes, au moins de meilleures personnes.
Production : Le Grand Cerf Bleucoproduction : Le Cratère – Scène nationale d’Alès, La Passerelle – Scène nationale de Saint-Brieuc Paloma – SMAC de Nîmes Métropole, CENTQUATRE-PARIS. La création MONADE est soutenue par le Ministère de la Culture – DGCA pour le programme d’aide à la création mutualisée en musiques actuelles.La compagnie est soutenue par la DRAC Occitanie, la Région Occitanie sur les aides à la création, et perçoit les crédits Politique de la Ville pour l’ensemble des actions en direction des publics à Béziers.
Gouines des champs, Rébecca Chaillon et Sandra Calderan s’assument comme telles. Et s’amusent à déconstruire le mythe de la famille traditionnelle, blanche, hétéro et catholique avec leurs icônes, Papa et Maman. Elles présentent une performance montrant comment féminisme et « gouinerie » peuvent sauver la vie, même quand on vit en milieu rural. Comment s’apprivoiser soi-même pour entrer dans la vie de la personne qu’on aime ? Comment se fixer quand on est mobile, se calmer quand on est agité, se ruraliser quand on est citadin ? Comment ne renoncer à aucune joie, ne faire d’aucune de ses vies passées une erreur, et conjuguer tous ses amours ? Sandra Calderan et Rebecca Chaillon transforment le plateau en un laboratoire de désordre et de vie, pour y exposer joyeusement leurs questions, et expérimenter devant nous et en temps réel l’invention de leur liberté commune. Le corps, la terre, la nourriture, les mots et le désir sont les composants de cette alchimie amoureuse nouvelle, qu’elles partagent avec une loyauté totale, une pudeur qui montre tout. Par le récit performé de leur propre vie, elles parviennent alors à conquérir de nouveaux espaces d’intimité sociale, qu’elles nous offrent comme le modèle d’une possible recomposition du monde où les vieilles oppositions, les vieux interdits, deviennent caduques.
Textes et mise en scène : Rébecca Chaillon et Sandra Calderan Régies : Suzanne Péchenart Dramaturgie : Céline Champinot Production : Cie Dans Le Ventre, Cie des Hauts Parleurs Coproduction : CDN de Besançon Franche Comté Soutiens : Villa Valmont – Lormont Nouvelle Aquitaine Production / Développement : Malaury Goutoule, Mara Teboul, Elise Bernard, Amandine Loriol. En partenariat avec le tnba
BEETLE est un spectacle chorégraphique qui retrace une expérience personnelle bouleversante dans la vie de son auteur.
Dans un récit qui mêle l’enfance du personnage, son parcours de médicalisation à cause du VIH, son départ de Tunisie puis son retour.
En 2022, j’avais alors 36 ans et grâce à mon âge ça ne se voyait pas encore, mais j’étais largement en train de rater ma vie d’artiste. En réalisant ça, j’avais trouvé l’élan et mon champ de compétence allant grandissant, il était temps d’en parler et d’ouvrir à d’autres artistes raté.e.s et au ratage en soit dont je devenais spécialiste : ratages écologiques, foirages amoureux, échecs picturaux, vaines tentatives sportives…
En partenariat avec la Villa Valmont Distribution, Conception, interprétation : David Malan Création visuelle : Marianne Rulland Stagiaire à la dramaturgie : Elizabeth Burbidge Stagiaire assistanat à la mise en scène : Agathe Canque. Partenaires Occitanie en Scène ; Théâtre du Grand Rond, Toulouse (31) ; Les Avants-Postes au théâtre de La Lucarne, Bordeaux (33) ; Villa Valmont, Lormont (33) ; Ring – Scène Périphérique Toulouse (31) ; Angonia, Martres-Tolosane (31) ; MJC Empalot, Toulouse (31) ; L’Image qui parle, Paimpol (22) ; Les Ateliers du Geste, Mouret (12) ; Le BAMP, Bruxelles (Belgique) ; Les Ateliers du Vivant, Félines-Minervois (12).
Cela commence “presque” comme un conte : Il était une fois, un homme qui voulait traverser la mer… Raconté par un comédien, UN QUI VEUT TRAVERSER interroge notre rapport à l’étranger. Cet autre rendu trop souvent anonyme par les médias trouve ici un visage. Par son interprétation à la frontière de l’incarnation, Tonin PALAZZOTTO nous emmène avec lui sur la route de ceux et celles qui quittent leurs pays dans l’espoir d’une vie meilleure ailleurs. La Compagnie d’Amour Emporté vous propose de découvrir ce texte de l’écrivain Marc-Emmanuel Soriano inspiré notamment par l’enquête du journaliste Fabrizio Gatti, parti sous un faux nom emprunter le périple des immigrés clandestins rejoignant l’Europe depuis Dakar. Loin des morbides clichés médiatiques destinés à nous sidérer et à nous priver de notre capacité d’action et d’empathie, ce texte, par sa complexité et sa beauté, est à la fois un réquisitoire contre la violence impitoyable du capitalisme et de la mondialisation, et une tentative brûlante de redonner une voix à ces femmes, à ces hommes et à ces enfants qui meurent, comme sans nom et sans visages, à nos portes. Ce spectacle, pour nous, c’est une prière, une tentative de percer un instant la ténèbre humaine par la lucidité et l’amour.
La Compagnie D’Amour Emporté est soutenue par le TDB (Théâtre Dijon Bourgogne), le théâtre du Grand Angle (Scène régionale du Pays Voironnais), le Théâtre de Givors (Scène Régionale), le Pôle Culturel Chabran (Draguignan) et le Fonds de dotation Simones.
Hello beautiful stranger, c’est une rencontre entre deux êtres qui questionnent la communication aux frontières physiques, émotionnelles et mentales entre les individus. Qu’est ce qu’un étranger ? Existe-t-il des étrangers en nous-même ? Que pouvons-nous faire ensemble que nous ne pouvons pas faire seuls ? Comment pouvons-nous développer notre capacité à recevoir l’autre ? Issues de continents différents, vivant dans des pays différents, communiquant dans des langues différentes, Jess et Kriss se sont trouvées à travers la danse. Elles se rencontrent en 2022 à Berlin durant un Workshop de danse contact et improvisation. Leur alchimie et soif de faire connaissance les poussent à organiser des laboratoires de recherches entre Berlin et Bordeaux. Au sein de cette oeuvre, elles explorent leur rapport aux frontières. En utilisant leur corps comme territoire de rencontre, elles apprennent à communiquer dans l’instantané, à accueillir et danser avec les multiplicités de l’autre. Hello Beautiful Stranger est une pièce qui étudie la communication et la cohésion au sein de l’étrangeté.
” Pleins Feux ” est un récit performatif qui interroge les repères que nous façonnons, notre rapport aux images, aux représentations du féminin, à la violence et à ses possibles réparations.
Avec le soutien d’Elise Servieres et Estelle Martinet. Crédit Photo : Oriana Villalon
Poète et performeuse, GORGE BATAILLE aka Élodie Petit s’est formée à l’école des Beaux-Arts de Lyon et dans les milieux alternatifs. Elle travaille une prose critique et pirate qui mêle introspection sociale, manifestes, réflexions politiques et poèmes amoureux. Elle construit des fictions transgressives empruntes au trouble identitaire, aux luttes des classes et au geste spéculatif. Avec Fiévreuse plébéienne (2022, ed. du commun) elle initie ce qu’elle nomme la Langue Bâtarde : une poésie prolétaire, expérientielle, menaçante et gouine. En 2021, elle a publié Anthologie Douteuses 2010-2020 (éd. Rotolux press) qui retrace dix années de fanzines queer et poétiques avec Marguerin Lelouvier. Elle aime déplacer la poésie en dehors des lieux prévus pour elle, et performe seule ou en groupe dans des bar lesbiens ou des institutions d’art contemporain (Palais de Tokyo, Centre Pompidou, Fondation Ricard Paris, CAC de Genève, etc.). Elle collabore avec des artistes sonores, fait partie du collectif d’autrix RER Q et anime régulièrement des ateliers d’écritures collaboratives. http://elodiepetit.fr/